Joyeux anniversaire au téléphone portable mobile, 1956 à 2016 retour sur un demi siecle d'évolution.
L’histoire du téléphone mobile de 1956 à 2016, retour sur 50 années d’évolution.
1956 : C'est la naissance de la mobilité. Le réseau public « correspondance publique » faisait son apparition en France. Il s'agissait d'un réseau dit manuel, (téléphones de voiture) nécessitant l'intervention d'une opératrice. Le téléphone était très dépouillé : un combiné de type U43 en bakélite (téléphone fixe) reposant sur une base fixée au tableau de bord du véhicule, laquelle comprenant un interrupteur de mise en service et deux voyants, un vert, et un rouge. Le réseau fonctionne dans la bande des 150 Mhz sur une fréquence unique. Lorsqu'un abonné "prend la ligne", tous les autres postes voient leur voyant rouge s'allumer : passer un appel leur est alors impossible. L'abonné ayant pris la ligne demande le N° de son correspondant à l'opératrice, laquelle s'occupe d'appeler le destinataire, et de mettre en relation les deux interlocuteurs. A la fin de l'appel, il libère le canal radio, et tous les abonnés au service voient le voyant vert s'allumer : il est alors possible de passer un appel. Le prix, la complexité, la limite de portée réservent ce service à un très petit nombre : lorsque le service manuel est arrêté en 1973, il comptait à peine 500 abonnés...
1973 : Alors que les téléphones mobiles de l’époque se cantonnent aux tableaux de bord des voitures, Motorola crée une véritable petite révolution en présentant son DynaTAC (Dynamic Adaptive Total Area Coverage) en 1973. C’est à Martin Cooper et Joel Engel, deux ingénieurs de chez Motorola, qu’est attribuée la paternité de ce téléphone. Cependant, il s’agit à l’époque d’un prototype, et il faudra beaucoup de temps (10 ans) à Motorola pour en sortir un modèle viable et qui peut être produit massivement. Il ne recevra d’ailleurs pas de certification de la part de la FCC (Federal Communications Commission) avant 1983.
1982 : Développement en Europe du Groupe Spécial Mobile qui a donné son nom au standard GSM (Global System for Mobile communications), il avait pour vocation de développer la technologie numérique. C’est Alcatel qui dégainera le premier avec son 9109HA en 1991, il est considéré comme le premier téléphone portable (ou téléphone mobile GSM) commercialisé en France.
1986 : A chaque décennie sa technologie ! C’est en 1986 qu’est créé le premier réseau français de téléphonie mobile sous la dénomination Radiocom 2000. L'appellation 2000 était un clin d'œil à l’an 2000, car il ne faut pas oublier qu’à cette époque, l’évocation d'un nouvel millénaire dans les produits commerciaux faisait très futuriste. Pour l'anecdote il ne verra jamais l'an deux mille puisqu'il sera officiellement fermé fin 1999. Il est classé dans la catégorie des mobiles de première génération (1G). Le téléphone lui était plus portatif que portable (entre 3Kg et 5Kg), mais le plus souvent il était installé via une base fixe dans les voitures. Le réseau Radiocom 2000 est la réponse de France Telecom au défi des radiocommunications cellulaires analogiques des années 80. Ce réseau, développé avec la société Matra Communication et déployé à partir de 1986.
1992 : le constructeur américain IBM, connu pour ses ordinateurs, présente un prototype de téléphone portable au COMDEX (salon de Las Vegas). Cet appareil, baptisé IBM Simon, n’est pas un simple téléphone mobile, puisqu’il combine également un service de messagerie, un PDA et est même capable de recevoir des fax. Mais il est surtout le premier téléphone avec un écran tactile. Il provoque de vives réactions lors de sa présentation, d’autant qu’il est le tout premier exemple de ce qui va plus tard devenir le Smartphone. L’IBM Simon est vendu au prix de 899 dollars outre-Atlantique, et propose entre autres un carnet d’adresses, un traitement de texte basique, un service de mail et des jeux. Il est également intéressant de noter que ce modèle dispose également d’un écran tactile, et ne comprend pas de touches numérotées.
Alphapage, TamTam, Tatoo … Il est très intéressant de voir se développer ce qu'on appelle les «pagers», qui sont à l'origine des instruments de services: Le premier SMS de l'histoire avait été envoyé le 3 décembre 1992 par Neil Papworth, un ingénieur de Sema Group qui avait transmis "Merry Christmas!" vers un téléphone Vodafone au Royaume-Uni. A l'époque, les opérateurs mobiles n'imaginaient pas qu'une technologie aussi limitée aurait le moindre intérêt pour le grand public. Le SMS devait surtout servir aux opérateurs à envoyer des messages à leurs clients sans avoir à les appeler ou à envoyer un courrier postal. Qui irait prendre la peine de composer un message sur un clavier à 10 chiffres alors qu'il est possible de dire la même chose à son correspondant en passant un coup de fil de quelques secondes ?
1993 : Comme tous les grands précurseurs, le Bi-Bop est un incompris. Un oublié de l’histoire. Peu d’esprits clairvoyants mettront une gerbe sur la tombe du défunt téléphone de France Télécoms, pourtant parti vers d’autres cieux en 1998. La mémoire est cruelle pour les téléphones à clapet. Sacré objet que ce Bi-Bop. Lancé en 1993 à Paris, Lille et Strasbourg, le téléphone, vendu autour de 2000 francs, fonctionnait un peu sur le principe des bornes wi-fi actuelles : il fallait se situer dans un rayon de 300 mètres d’une borne signalée par un autocollant bleu-blanc-vert du plus bel effet pour pouvoir passer un appel avec cette espèce de grosse calculette noire. Il fallait prendre l’option Be-Bop (option payante) si on voulait pouvoir de faire appeler. Pas super pratique, en fait, d’autant qu’on ne pouvait pas passer d’une borne à l’autre sans que la communication soit coupée.
1996 : France Télécom commence à abandonner son Bi-Bop pour s'aligner sur la concurrence. Il lance une offre GSM pour permettre à ses abonnés de poursuivre l'usage d'un téléphone mobile : c'est la naissance de Ola. Longtemps à la traîne, la France tente de rattraper son retard et fêtera son 5 millionième abonné fin 1997. Près de un Français sur dix possède alors un mobile. C’est à cette période qu’Itinéris commercialisera son coffret OLA pour 790 F, auquel il fallait ajouter l'abonnement mensuel de 165 F pour une heure de communication. L'opérateur offrait une seconde heure de communication pendant les six premiers mois du contrat, à consommer n'importe quand.
La même année c’est Motorola qui fera le Buz avec la sortie de son superbe Startac. Ce téléphone était étonnamment compact et le film Startrec lui donnera ses lettres de noblesses. De nos jours il est toujours commercialisé sur des sites de ventes spécialisés comme startacpassion et fonctionne sur les réseaux 4G actuels.
Nokia ne sera pas en reste avec son Communicator 9000 un véritable ordinateur de poche …
1998 : Le premier téléphone BlackBerry est commercialisé. Il utilise la même technologie que le Inter@ctive pager 950 et communique via le réseau Mobitex. En 2001, le premier BlackBerry avec téléphone cellulaire est commercialisé. Le nom BlackBerry est, à une majuscule de fantaisie près, le mot anglais blackberry, qui signifie « mûre ».
La même année Nokia sortira son 5110 un téléphone customisable à volonté …
1999 : Nokia commercialise un téléphone qui créée une petite révolution dans le monde mobile. Le 7110, était capable de naviguer sur Internet. À l’époque, Internet n’est pas encore très répandu, et il est déjà exceptionnel d’en disposer sur l’ordinateur familial. L’idée de pouvoir naviguer depuis un téléphone portable s’est donc tout de suite montrée des plus séduisantes. C’est la naissance du WAP (Wireless Application Protocole).
Le WAP est une version allégée du Web, qui permet notamment de consulter des informations (page texte) ou de lire ses mails sur un site compatible, le tout à un taux de transfert maximal de 9,6 Kbits par seconde. Ne rigolez pas si de nos jours la fibre offre des débits ultra rapide à cette époque le 7110 était révolutionnaire. Rapidement, les fournisseurs de services vont proposer des versions mobiles de leurs sites via le WAP.
La décennie des années 2000 : Cette année la France-Télécom devient Orange, Sharp sort son téléphone J-SH04 considéré comme le premier appareil intégrant un appareil photo, Samsung lui commercialisera son SPH-M100 le premier téléphone MP3 (musiphone), et Nokia son emblématique 3310.
2001 : L’évolution de la technologie bat son plein, Ericsson sort son R520 le premier téléphone intégrant le Bluetooth et son T68M un téléphone intégrant un écran couleur de 256.
2002 : Nokia invente le téléphone console de jeux avec le N-Gage
2003 : C'est encore Nokia qui dégainera le premier avec son 6650, le premier téléphone intégrant la 3G
2007 : Évolution ou révolution ? Cette année-là c’est Apple qui fera le BUZZ avec la sortie de son mythique IPhone.
2008 : verra l’arrivée de la 4G, depuis les fabricants se livrent une guerre féroce avec des smartphones toujours plus innovants.
2016 : JOYEUX ANNIVERSAIRE
Chose rare, Samsung et Apple ont vu leurs ventes stagner voir très légèrement progresser. Selon les chiffres d’un cabinet spécialisé, le marché de la téléphonie est retombé à son rythme de 2008. Alors comment se relancer ? Peut-être grâce à la 5G (la prochaine génération de réseau internet mobile, annoncée pour 2018), ou avec la réalité virtuelle qui était l’un des grands thèmes du salon en Espagne le « World Mobile Congress », congrès mondial de la téléphonie mobile.
Lilian MORER pour Mobilophiles
01/01/2016