Histoire du réseau mobile GSM et de la téléphonie en France
Le premier réseau commercial en France voit le jour en 1956. Il s'agit d'un réseau manuel, nécessitant l'intervention d'une opératrice. Le téléphone est très dépouillé : un combiné de type U43 repose sur une base, laquelle comprend un interrupteur de mise en service, et deux voyants, un vert, et un rouge. Le réseau fonctionne dans la bande des 150 Mhz sur une fréquence unique. Lorsqu'un abonné "prend la ligne", tous les autres postes voient leur voyant rouge s'allumer : passer un appel leur est alors impossible.
L'abonné ayant pris la ligne demande le N° de son correspondant à l'opératrice, laquelle s'occupe d'appeler le destinataire, et de mettre en relation les deux interlocuteurs. A la fin de l'appel, le raccroché libère le canal radio, et tous les abonnés au service voient le voyant vert s'allumer : il est alors possible de passer un appel. Le prix, la complexité, la limite de portée réservent ce service à un très petit nombre lorsque le service manuel est arrêté en 1973, il compte 500 abonnés ...
L'évolution des réseaux : de la "correspondance publique" au GSM pour remplacer le premier réseau manuel, un second système est développé. Il utilise la même bande de fréquence, mais les capacités augmentent : il est désormais possible à plusieurs utilisateurs de converser en même temps, grâce à l'adoption d'un système de gestion de plusieurs canaux simultanés. De même, le réseau devient automatique. Les appareils utilisés sont dérivés d'une radio de type professionnelle, le de Thomson CSF. Même si les platines radios sont identiques, on leur associe une carte de gestion à microprocesseur 4 bits, ainsi qu'une série de quartz (2 par fréquence), permettant de changer le canal de transmission. Le combiné est identique au S63 filaire. Dans les années 80, la France accuse un retard important dans les technologies de téléphonie mobile.
Le seul réseau en place ne permet qu'un nombre limité d'utilisateur, il est uniquement disponible dans les grandes agglomérations, et ne permet en aucun cas une intégration dans un volume portable. Pour ces raisons, le ministère de la télécommunication décide de lancer le programme Radiocom 2000. Le réseau "Correspondance Publique" fonctionnera jusqu'à la fin des années 80, c'est à dire jusqu'au déploiement complet du Radiocom 2000. Les abonnés reçoivent alors une proposition personnalisée de changement de système.
Le Radiocom 2000 lancé en 1986, il s'agit d'un réseau fonctionnant dans la bande des 400 Mhz, utilisant la technologie numérique pour la signalisation (gestion des appels, des connexions). La modulation est cependant standard (analogique pour la voix). Les fréquences sont attribuées dynamiquement en fonction des besoins. Contrairement au réseau précédent, le Radiocom utilise un synthétiseur de fréquence, supprimant ainsi le nombreux quartz tout en augmentant le nombre de canaux utilisables. L'autre grande nouveauté est la notion de téléphone cellulaire : les fréquences sont attribuées au sein d'une "cellule", c'est à dire une zone géographique délimitée par la portée de l'émission radio. Lorsqu'un mobile sort de la zone de couverture radio, il peut "s'inscrire" sur la zone de couverture adjacente. Alors que lors de son lancement la communication était perdue lorsque le mobile sortait de la cellule d'inscription précédente l'appel, l'ajout de la fonction de "hand over" permet de continuer la communication en changeant de zone de couverture. Cette dernière évolution technique a coûté le rapatriement de tous les mobiles pour mettre à jour le logiciel de gestion du mobile. Enfin, ce réseau a pour vocation de couvrir la totalité du territoire français, y compris les zones à faible population.