Microsoft rachète NOKIA, de futurs téléphones de collection en perspective ;o)
L'été dernier, Microsoft a annoncé son repositionnement sur la conception et la vente d'appareils connectés, malgré ses nombreux flops dans le domaine, à part dans les consoles de jeu (baladeur Zune, téléphones à clavier Kin, tablettes Slate et Surface) : à l'ère post-PC et du « cloud », l'éditeur de logiciels sait qu'il doit évoluer. Plus de « hardware » pour vendre du « software » ou le pari de l'intégration verticale : Microsoft résume ainsi « le succès dans les téléphones est important pour celui des tablettes et ce dernier aidera les ventes de PC. » Face à Apple et Google et leurs écosystèmes d'applications disponibles sur toute forme d'appareils, téléphone, tablette, ordinateur et même télévision, Microsoft ne peut se permettre de rater ce virage stratégique de la mobilité. Il compte mettre toute sa puissance marketing derrière les smartphones Lumia (dont il rachète la marque) et atteindre l'équilibre dès qu'il dépasse les 50 millions d'exemplaires écoulés, en visant les 15% de part de marché en 2018.
Nokia garde jalousement ses brevets
Le pari de Microsoft est loin d'être gagné, lorsque l'on voit les difficultés de Google pour redresser Motorola, qu'il avait d'abord racheté pour ses brevets. Dans le cas de Nokia, le groupe finlandais conserve jalousement son portefeuille de brevets : il a signé, dans le cadre de la vente, un accord de licence de 10 ans non-exclusif avec Microsoft pour la somme de 1,65 milliard d'euros (incluant une option pour un prolongement perpétuel).
L'acquisition de l'activité de téléphones mobiles de Nokia seule ne coûte en fait que 3,79 milliards d'euros à l'américain : une somme qui laisse rêveur quand on se souvient que Microsoft a racheté Skype pour 8,5 milliards de dollars en cash en 2011 (environ 6 milliards d'euros). Une division à part entière du nouveau Nokia, baptisée Advanced Technologies, sera d'ailleurs consacrée à l'extension du programme de licences des brevets. Un actif stratégique alors que la guerre des brevets ne semble pas tout à fait terminée… En France, Alcatel-Lucent a dû gager ses brevets pour obtenir des facilités de crédit, provoquant un tollé à Bercy.
Une montagne de cash qui relance le scénario d'une fusion avec Alcatel-Lucent
Que restera-t-il d'autre du dernier des Mohicans de la téléphonie mobile en Europe, qui s'ampute de la moitié de son activité, en dehors de cette montagne de cash qu'il va récupérer et en partie redistribuer aux actionnaires ? NSN, l'équipementier de réseaux télécoms aux 50.000 salariés et 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont Nokia est depuis peu propriétaire à 100% après avoir acquis les parts de Siemens pour 1,7 milliard d'euros. Redevenu profitable après une sévère restructuration, NSN met en avant sa position de numéro deux dans la 4G (la technologie LTE), derrière Ericsson.
Symboliquement, c'est aussi un coup dur pour l'Europe qui perd son dernier constructeur européen de téléphone mobile, domaine où le Vieux continent avait été pionnier : Ericsson a revendu ses parts à Sony, Sagem a fait faillite, Alcatel a vendu sa marque au chinois TCL… De petits acteurs comme Archos tentent de survivre au milieu des géants mais toute la valeur du secteur se crée désormais entre la côte ouest des Etats-Unis (Microsoft, Google, Apple) et l'Asie (Samsung, LG, Sony, Huawei, etc)…
Article de la tribune.fr