L'histoire des montres téléphones et connectées de 1972 à nos jours. Retour sur un demi siecle d'évolution...
Véritable marché en expansion, les montres connectées touchent de plus en plus de consommateurs. Selon une étude réalisée par le cabinet allemand GfK, on comptait 1,9 millions de montres connectées vendus en 2013 et de l’ordre de 373 millions pour 2015 ! De la simple clé de sécurité ou de stockage, à un coach personnalisé, la montre connectée a connu de grandes évolutions depuis presque 50 ans et continue sa progression.
Petit retour en arrière :
Qu’appelle-t-on une montre connectée ?
Il s’agit, en général, d’une montre numérique connectée sans-fil à un appareil mobile (smartphone ou tablette) permettant d’en utiliser certaines fonctionnalités (gestion des appels, notifications, etc.) ; il existe également des terminaux autonome ne nécessitant pas d’être lié à un autre appareil pour fonctionner, dans ce cas-là, ce sont de véritables smartphones de poignet.
1972 : La naissance de la montre numérique
La première montre dite « intelligente » est la Pulsar de la Hamilton Watch Company. Elle fut présentée au public en 1970 et commercialisée deux ans plus tard en 1972. Elle n’avait aucune fonctionnalité inédite et ne permettait pas d’afficher de date ; sa particularité résidait dans ses entrailles totalement électroniques et son afficheur numérique à LEDs ; cela faisait d’elle la première montre entièrement numérique (sans mouvement mécanique) ; elle pouvait donc potentiellement être reprogrammée et c’est pourquoi elle fut présentée au public comme le premier ordinateur de poignet. La Pulsar était faite d’or 18 carats et connut un succès important malgré son prix de vente élevé de 2100$ (ce qui équivaut à 12100$ de 2014), soit 150$ de plus que les Rolex les plus haut de gamme de l’époque. La création de cette montre fut directement inspirée du film 2001 : l’odyssée de l’espace (2001 : A Space Odyssey), sorti en 1968 ; le directeur, Stanley Kubrick, avait demandé à Hamilton de créer une horloge futuriste pour son film ; les chiffres rouges rayonnant avait attiré l’attention des spectateurs, et il n’a fallu que quelques années pour que le concept soit adapté sur une montre.
1990 : Seiko lance la Seiko Receptor, 1ère montre connectée sans fil qui permettait de recevoir des messages SMS comme sur un pager.
1993 - Swatch Pager.
C'est la première montre "connectée" de l'horloger. En réalité, elle intègre une fonction pager. La montre capte des messages alphanumériques envoyés par radio.
1998 - La Swatch-Talk GSM.
Une montre connectée sortie quinze ans trop tôt. Il s'agit d'une montre-téléphone GSM dont la commercialisation a été plusieurs fois repoussée. Finalement, en 1999, Swatch annoncera l'arrivée d'une montre capable de lire et de transférer des mails. La montre recevait un code et il fallait la brancher à un de ces tapis pour qu'elle télécharge le message. Un concept fumeux qui ne vit jamais vraiment le jour.
1998 : Le téléphone de poignet
A la fin du millénaire Samsung dévoila le SPH-WP10 : cet appareil, relativement encombrant, est le premier véritable téléphone de poignet compatible avec le réseau CDMA (système de codage des transmissions surtout utilisé en Asie et en Amérique du Nord). Il n’avait que 1h30 d’autonomie en communication mais jusqu’à 60 jours en veille, ce terminal disposait d’un vibreur et de quelques commandes vocales ! Bref, téléphoner avec sa montre était devenu une réalité. Samsung le présenta comme une petite révolution sortie tout droit des films de science-fiction, malheureusement il n’a pas connu un grand succès ; cela est probablement dû à son prix élevé de 700$, mais aussi à cause de son autonomie médiocre en communication et son encombrement important.
1998 - Swatch lance l'heure Internet, un système alternatif de mesure de temps . Le groupe horloger a décidé de diviser une journée en 1000 beats et dont le méridien est situé à Bienne, en Suisse, au siège de Swatch International. Ce système, qui abolie toute notion de fuseau horaire, devait permettre aux personnes aux quatre coins du monde de vivre au même rythme et, par exemple, de se donner rendez-vous en ligne à une heure précise, comme @375 ou @876. Une idée qui a rapidement fait un flop.
2004 : Microsoft s’attaque à son tour à la connection sans fil avec la Microsoft SPOT watch (Smart Personal Object Technology). Pour un abonnement mensuel de 59$ les utilisateurs utilisaient les fréquences FM afin de mettre à jour leur données.
2004 - la Swatch Paparazzi développé avec Microsoft. Une montre qui permettait à son propriétaire de consulter la météo, les résultats sportifs, les dernières infos, l'horoscope, les messages MSN Messenger ou encore les cours de bourse. Le système utilisait la technologie Microsoft MSN Direct. A nouveau, ce fut un échec commercial.
2009 : La solution de Microsoft n’étant pas la meilleure, Samsung fait un grand pas en avant avec la Samsung S9110 Watch Phone, première montre connectée par Bluetooth qui permet un lien direct avec un smartphone. S’en suivent alors différents modèles aussi innovant les uns que les autres que se soit sur le design, l’écran devenu tactile ou encore l’autonomie.
Pendant cette même période la LG GD910 est arrivée sur le marché. A l’inverse de ses concurrentes, elle était compatible 3G, son écran LCD de 1.46 pouces avait une définition de 128/160 pixels, elle disposait de 2Go de mémoire non extensible et à l’instar des autres phonewatchs du marché elle était munie du Bluetooth. Grâce à un appareil photo VGA (640/480) la GD910 pouvait faire des appels vidéo et LG a eu la bonne idée de rendre son appareil résistant aux projections d’eau. Des commandes vocales étaient intégrées et l’autonomie en communication était de 2h. Vendu par Orange, ce téléphone de poignet était proposé pour la modique somme de 999€ avec le forfait Clic.
2011 - Une licence Liquidmetal pour Swatch. Tout comme Apple, le groupe suisse a passé un accord pour obtenir une licence auprès de Liquidmetal Technologies. Il s'agit d'un alliage révolutionnaire qui permet de fabriquer une sorte de verre métallique. Basé sur une structure atomique non cristalline, cet alliage est dur comme du métal, souple comme du plastique et extrêmement léger.
2012 : La montre connectée Pebble se présente comme une avancée importante. Il ne s’agit plus d’utiliser la montre comme objet subordonné au téléphone, mais de lui donner une fonction propre. Ainsi la montre devient GPS, podomètre : un véritable ordinateur de bord pour les sportifs.
2013 - Une iSwatch pour préparer l'arrivée d'Apple. Rien de connecté ni de très intelligent dans cette montre digitale mais un nom particulièrement utile pour préparer une longue bataille judiciaire face à la firme californienne. C'est ce qu'on appelle une stratégie de défense.
2013 : Forte de tous ces éléments, Samsung est la première compagnie mobile à lancer sa smartwatch, la Samsung Galaxy Gear. Elle est disponible sous 3 versions : Gear, Gear 2 et Gear Neo.
2014 : Google lance lui aussi sa montre connectée en se conformant cette fois-ci à un design classique proche de la tradition horlogère.
2015 : La dernière sortie phare des smartwatch, est l’Apple Watch, conçue comme une pièce d’horlogerie et non plus comme un objet connecté : bracelets en or ou en cuir, boîtier en or aux formes arrondies etc..
Mais bien d’autres modèles ont vu le jour parmi les montres connectées (Withings, Nixon…) et également dans les maisons d’horlogerie classique comme chez Frédérique Constant. L’essor récent des bracelets connectés adaptables aux modèles de haute horlogerie laisse présager de nouvelles innovations à venir sur le marché des montres connectées.
Et ce n’est pas fini… il sort tous les jours une nouvelle montre connectée. A suivre donc.
Tags: Apple, google, histoire horlogerie, montre connectée, pebble, seiko, swatch, Watch
Bonne collection à tous
Lilian pour Mobilophiles.com
Histoire montre téléphone connectées